Un jeune boxeur est payé pour faire croire qu’il fut l’amant d’un politicien.
Malgré la formidable distribution, la stylisation outrancière et les absurdités avant-gardistes dévitalisent la représentation.
Un jeune boxeur est payé pour faire croire qu’il fut l’amant d’un politicien.
Malgré la formidable distribution, la stylisation outrancière et les absurdités avant-gardistes dévitalisent la représentation.
Trois sketches:
Une jeune Bordelaise quitte son mari pour faire des expériences sentimentales et sexuelles par l’entremise d’une amie de la haute-société parisienne.
Le délicieux petit roman de Nicole a un peu perdu au change de l’adaptation. Plusieurs phrases étincelantes ont été conservées mais apparaissent plaquées sur des scènes qui n’ont pas leur vivacité ni leur sens du détail. Qui n’a pas lu le livre risque d’être largué par certains rebondissements racontés uniquement par la voix-off. La satire sociale est rapetissée et le récit réduit aux tortueuses tribulations des six personnages principaux. Ces six personnages principaux étant prodigieusement distribués et l’élégante liberté de ton de la romancière ayant été maintenue par France Roche et Michel Audiard, le film demeure agréable.
Pour ses études, un provincial débarque chez son cousin parisien et quelque peu décadent.
Que l’opposition entre le naïf fils à sa maman et le cynique gosse de riches est caricaturale! Le provocateur détachement des auteurs par rapport aux dérives fascistes de ce dernier ne diminue en rien la pesanteur de l’expression d’un pessimisme pas moins facile que celui de Bost et Aurenche; l’examen de fin d’année est un deus ex machina des plus risibles. Les séquences de fête sont particulièrement ennuyeuses de par leur redondance même si on y décèle une utilisation signifiante de la caméra par le jeune Chabrol (voir ce plan où les invités apparaissent comme dans un aquarium). Le summum du grotesque est atteint avec l’homicide final sur fond de Liebestod.
Pendant l’Occupation, un lycéen dont le père est honnête gagne beaucoup d’argent en faisant du marché noir.
Le noir roman de Marcel Aymé a beau avoir été transformé en une comédie inoffensive, l’étincelante distribution maintient cette comédie vivante et le rythme ne s’enlise pas (le tout a le mérite de durer moins de 80 minutes). Edulcoré mais pas mauvais.
A la Préhistoire, dans l’Antiquité romaine, pendant la Révolution française, à la Belle époque, de nos jours et dans le futur, l’histoire de la prostitution vue à travers six sketches.
Ça va du très nul (la Préhistoire selon Franco Indovina) jusqu’au pas mal (la Révolution française par de Broca ou la Belle-époque par Michael Pfleghar) en passant par le bellement improbable (l’anticipation de Jean-Luc Godard dans la droite lignée de Alphaville).
Dans les Cévennes, des maquisards délivrent douze prisonniers mais un intrus s’est glissé parmi eux.
1 homme de trop n’est pas un film « sur la Résistance » mais est un film où la Résistance sert de cadre à l’exploitation de recettes d’écriture conventionnelles (le suspense autour de la botte allemande…) et de procédés spectaculaires (le film est une succession de coups de mains) qui nuisent à la crédibilité et à la justesse des situations représentées. De plus, les ambitions « westerniennes » de Costa-Gavras ne sont pas vraiment concrétisées faute de rigueur dans le découpage (l’introduction est d’une lamentable confusion). Les mouvements d’appareil abondent et ne sont pas toujours justifiés mais engendrent parfois des effets intéressants: ainsi du rapide éloignement de la caméra lorsque le camion poursuivi sort de la route de montagne qui étonne tout en précisant la topographie. Bref, 1 homme de trop est une superproduction qui se laisse regarder, notamment parce que son rythme est haletant, mais qui ne joue pas dans la même catégorie que L’armée des ombres.
Après avoir dérobé des bijoux, des malfaiteurs se font volontairement emprisonner pour un délit mineur de façon à avoir un parfait alibi. Pendant leur détention, ils meurent un à un…
La fumeuse résolution de l’intrigue trahit le manque d’ambition des auteurs mais Henri Decoin découpe ça avec une efficacité plastique digne des films noirs de Hathaway et son film se suit avec plaisir. La mise en scène (découpage, éclairage, direction d’acteurs) peut même transmettre une certaine poésie: ainsi de la scène du parloir, presque géniale. Les acteurs sont biens, en particulier Francis Blanche et le jeune et déjà savoureux Jean-Pierre Marielle.
Un détective enquête avec ses amis d’enfance sur une série d’assassinats…
Ce premier film écrit et joué par les Inconnus (à l’époque où ils étaient cinq) est une parodie absurde qui préfigure La cité de la peur. Il y a des moments drôles mais le comique est loin d’être aussi abouti que celui de leurs meilleurs sketches (ainsi de Pas de bégonia pour le cave, pour rester dans leur veine référentielle). Sur la longueur, le récit ne tient pas la route. De Jean-Claude Brialy à Patrick Sébastien en passant par Darry Cowl et Jean Reno, la distribution de seconds rôles est gratinée.
Une ouvreuse de cinéma tente de devenir actrice en fréquentant les milieux mondains…
La confusion du découpage, l’absence de progression dramatique et la distance entretenue par l’auteur vis-à-vis de personnages fondamentalement inintéressants expliquent sans doute pourquoi cette pâle vulgarisation de La dolce vita est tombé dans un oubli aussi profond que juste.
Un jeune homme monté à Paris entre dans le monde et tombe amoureux d’une dame…
Transposition du roman de Flaubert à l’époque contemporaine. C’est un exercice de style glacé (Nimier et Laudenbach ont écrit leur adaptation en éludant la violence du contexte social) qui verserait dans la vanité s’il n’était émaillé de quelques moments où la mise en scène parvient à cristalliser une situation dramatique. Ainsi du travelling qui suit les mains de Frédéric et madame Arnoux lorsqu’ils se quittent. Encore ces brillants effets paraissent-ils volontaristes et l’émotion, du coup, très cérébrale. Jean-Claude Brialy est aussi nul que d’habitude mais les filles, à l’allure typiquement 60’s, sont très jolies.
Un vieil aristocrate dont l’héritage était convoité par ses neveux et dont la famille était frappée par une malédiction décède soudainement…
La désolante absence de fantaisie de la mise en scène et plus particulièrement l’académisme de la direction d’acteurs (lesquels semblent essentiellement pressés de réciter leurs répliques) font ressortir l’inanité du script, adapté de J.D Carr. Ennuyeux.
Une femme vénale fait en sorte que son mari soit engagé comme maître-nageur par un multi-milliardaire.
Comédie « absurde » dont la répétitive incongruité des situations dépasse rapidement le seuil de tolérance du spectateur normalement constitué. On peut rapprocher ça de la fantaisie paresseuse et arbitraire de Michel Deville.
Jean-Luc, le fondé de pouvoir d’une banque parisienne en mission au Maroc vient en aide à Julie, une jeune femme ayant accidentellement tué son mari…
Cette rencontre avec Julie marque le début d’une série de catastrophes dans la vie parfaitement réglée de Jean-Luc. L’anti-conformisme du personnage de Julie apparaît souvent artificiel, servant une intrigue qui oppose schématiquement la liberté de l’héroïne aux compromissions d’une carrière de cadre dans une banque. De plus, les gags sont assez peu désopilants, l’inventivité comique n’étant pas franchement au rendez-vous.
Heureusement, la jolie frimousse de Marlène Jobert, la sympathie dégagée par les deux protagonistes, la rapidité du rythme, l’entrain de Marlène Jobert, la belle musique nostalgique de Delerue et quelques idées poétiques dans la mise en scène contribuent à incarner ce qui sur le papier n’était sans doute que plates conventions. Julie pot-de-colle s’avère finalement une jolie histoire d’amour. Julie se rend compte que malgré les apparences, Jean-Luc n’est pas « comme les autres » et dès lors, ses bêtises ne seront que tentatives de séduction.
Encore une fois, la profonde tendresse de Philippe de Broca pour ses personnages ainsi que son élégance naturelle (voir la façon très discrète dont il égratigne la modernité, se moquant ici des grands projets d’urbanisme, là de la mode psychanalytique) transfigurent ce qui n’aurait pu être qu’une comédie banale et pas drôle. Satirique sans être méchant, libertaire sans être revendicatif, Julie pot-de-colle est un film aussi mineur qu’attachant. Un film dont le charme volatile mais réel ravira les gens de bon goût que sont les amateurs de Philippe de Broca.
De jeunes parisiens s’interrogent sur une conspiration et montent une pièce de théâtre.
L’intrigue est confuse et sans intérêt, l’absence de moyens criante, la mise en scène inexistante, le film long comme un jour sans pain. En voilà un qui aurait mieux fait de rester critique.