Refusant de plier face à la mafia, un ouvrier sicilien émigre dans le nord de l’Italie où il découvre le communisme et l’amour libre.
Le style carrément vulgaire de Lina Wertmüller (choix du grand angle pour surligner les tares physiques de ses personnages…) a beau avoir heurté les esthètes gourmés à la Nanni Moretti, il faut noter qu’il va de pair avec une véritable sensibilité à la beauté naturelle: la splendeur des plans hivernaux dans les parcs de Turin m’a surpris.
De même, le comique outrancier -et souvent jubilatoire- d’une oeuvre où les scènes de ménage dégénèrent très rapidement en lancers de couteau n’empêche pas les personnages d’être complexes: l’héroïsme du métallo n’est pas témérité, son épouse n’est pas aussi niaise qu’elle n’y paraît et la jolie gauchiste a beau être contre le mariage, elle a une conception de l’amour très morale.
Mimi métallo blessé dans son honneur s’avère un film aussi romanesque que comique où prime la vitalité de la narration et où le « message politique » s’auto-nuance par la grâce des multiples rebondissements: une carte au PCI ne neutralise pas les réflexes les plus archaïques lorsqu’il s’agit de défendre sa propriété sexuelle. Ne reste finalement qu’une sorte de pessimisme fataliste quant à la puissance de la mafia en Sicile.