Sur le pavé de Berlin (Berlin Alexanderplatz, Phil Jutzi, 1931)

Dans les années 20 à Berlin, un homme sorti de prison essaye de rester dans le droit chemin.

L’imbitable pavé d’Alfred Döblin a été élagué pour se centrer sur sa ligne directrice: les confrontations de Franz Biberkopf à des malfrats qui le font dévier du droit chemin. Les ressorts psychologiques du héros s’en trouvent clarifiés, au risque d’un léger schématisme (préférable dans une oeuvre d’art à la confusion). Ce gain en rigueur dramatique n’empêche pas Pḧil Jutzi de faire, comme dans Mutter Krausens fahrt ins Glück, la part belle au décor berlinois, avec de longues vues quasi-documentaires tel le début qui voit Franz arriver en tramway dans son quartier. La caméra est remarquablement mobile, avec des travellings mais aussi et surtout de nombreux panoramiques sur l’extérieur pendant que les personnages continuent de parler donc que la « scène » continue de se dérouler. Ce dernier procédé, purement cinématographique, insère l’intrigue dans un environnement plus vaste de façon infiniment moins laborieuse que les accumulations d’entrefilets dans le roman originel. Enfin, Henrich George est parfaitement convaincant dans le rôle du malheureux repenti. Bref, c’est très bien.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.