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Un noble anglais parti aux croisades avec son roi revient chez lui sous une autre identité pour déloger un usurpateur.
Cette version accorde plus de temps à la croisade qui est habituellement expédiée sous forme d’une rapide introduction dans les autres films sur le mythique héros. Ici, il faut attendre la moitié du métrage avant que lord Hundington ne revienne en Angleterre et ne se transforme en Robin des bois. D’une façon générale, le film est long et aurait gagné à être plus concis. Superproduction qui a fait date dans l’histoire du cinéma muet pour le gigantisme de ses décors, Robin des bois montre que la corrélation entre inflation du budget et inflation narrative ne date pas d’hier à Hollywood.
Nonobstant cette relative lourdeur, Robin des bois reste un film d’une prodigieuse vitalité grâce à Douglas Fairbanks. La star, qui a produit et écrit le film, peut ici être considérée comme le véritable maître d’oeuvre. C’est autour d’elle que s’organise la mise en scène et ce n’est pas un hasard si la première partie, celle où Fairbanks ne joue pas encore Robin des bois et donc ne s’en donne pas à coeur joie, n’est guère intéressante. Le sourire large et permanent avec lequel il affronte ses ennemis, sa démarche toujours sautillante, ses cabrioles et ses voltiges expriment un entrain surjoué mais irrésistible et procurent une jouissance éminemment ludique qui renvoie directement à l’enfance. Voir ainsi la cruauté innocente et joyeuse avec laquelle il brise la colonne vertébrale (!!) du méchant.