Foxes (Adrian Lyne, 1980)

Chronique des amours et des beuveries de quatre adolescentes plus ou moins délurées dans la San Fernando Valley.

Premier film réalisé par Adrian Lyne, Foxes est surtravaillé au niveau de la lumière. Les personnages sont perpétuellement nimbés de halos blanchâtres. C’est quelque peu abusé. Il y a de plus un ou deux passages vraiment nuls tel une course-poursuite entre une Corvette et un skate-board. D’une manière générale, tout ce qui a trait aux « méchants » est hors de propos, n’a pour but que de simplifier grossièrement la narration et donne lieu à des scènes parfaitement ringardes. Mais ces  quelques facilités dramatiques sont accessoires par rapport à l’essentiel du film, soit l’amitié entre les quatre filles ainsi que les relations avec leurs parents.

Tout ce qui a trait à la chronique adolescente est en effet bien senti. Les jeunes actrices, en particulier Jodie Foster, sont excellentes. Plusieurs scènes sentimentales frappent par leur justesse (« à chaque chanson qui passe à la radio, je pense à toi »). La rengaine du grand Giorgio Moroder « On the radio » est assez touchante pour peu qu’on soit sensible au charme clinquant de la variète 80’s. La tristesse inattendue et bien gérée de la fin insuffle une certaine profondeur au film.

La succession entre fascination et condamnation sans appel du stupre est clairement puritaine mais on appréciera le symptôme de cette évolution: le revirement concernant le personnage du père cherchant à hospitaliser sa fille. Les films où le point de vue moral sur un personnage change en cours de route sont en fait assez rares et dénotent une certaine vitalité puisque cela signifie que les protagonistes ne sont pas étouffés par la rigidité des conventions dramatiques.

Bref, plus grave et moins lénifiant qu’un film de John Hughes, Foxes s’avère un film assez attachant pour peu qu’on soit d’humeur à prendre au sérieux les préoccupations de quatre adolescentes.