Une famille de marginaux part à la recherche de la fille, parti avec son petit ami.
Ecrit par Jean-Charles Tacchella, ce second film de l’auteur des Honneurs de la guerre est aussi invertébré et déplaisant que Cousin, cousine ou Le pays bleu.
Une famille de marginaux part à la recherche de la fille, parti avec son petit ami.
Ecrit par Jean-Charles Tacchella, ce second film de l’auteur des Honneurs de la guerre est aussi invertébré et déplaisant que Cousin, cousine ou Le pays bleu.
Une jeune campagnarde part à Montréal pour enquêter sur la disparition de son père bûcheron.
Racontant à la fois le classique dévergondage d’une belle innocente qui rencontre des hommes médiocres à son arrivée dans la grande ville et une enquête qui se conclut par une évocation de la lutte des classes, La mort d’un bûcheron s’éparpille sans convaincre dans aucun des registres abordés, faute de la moindre rigueur dramatique. Des fois, je me suis dit que, au-delà de son récit hétéroclite, Gilles Carle était surtout intéressé par faire exister à l’écran une communauté de personnages loufoques et variés ainsi que par la mise en valeur de sa muse sublime (Carole Laure) mais, peut-être est-ce l’accent québécois, ses scènes de groupe sont pénibles et laborieuses. Reste Carole Laure.
Le curé d’un village breton voit son épouse qu’il croyait morte resurgir, au bras d’un truand: elle le menace de se donner à tous les marins du port si il ne la reprend pas.
Aïe. Jouant un curé dans une comédie avec Paul Préboist, Alain Delon a voulu sortir de ce qu’on appellerait aujourd’hui sa « zone de confort » mais force est de constater que le ratage est total et absolu. Intrigue paresseuse, invention comique quasi-inexistante (plus un gag est navrant plus souvent il est répété), vulgarité de « l’inspiration » et, il faut le dire, cabotinage lamentable du grand acteur qui vaut cependant le coup d’être vu par curiosité tant ce film et cette interprétation détonnent dans sa filmographie.
Un vétéran du Viet-Nâm voit deux anciens camarades qu’il avait dénoncés pour un crime de guerre débarquer chez lui…
Avec ce huis-clos tourné avec très peu de moyens, Elia Kazan se renouvelait dans la continuité. L’insuffisance de la technique, le montage parallèle hoquetant et une ou deux articulations un peu expéditives du récit n’altèrent guère la puissance subversive des Visiteurs, un des très rares films américains à dissocier la force et la morale, à faire du juste un faible. La violence y découle d’une malédiction immémoriale face à laquelle l’homme a deux options: encaisser et faire mine d’adhérer à une virilité mortifère (terrible tirade sur le capitaine philippin) ou se rebeller au risque du rejet social. Et encore une fois, Elia Kazan révélait un grand acteur : James Woods.
Un fonctionnaire du ministère de la culture père de deux enfants quitte sa famille pour une jeune fille qu’il a embauchée.
Le texte drôle et bien senti dit par Jean Yanne en voix-off n’empêche pas une vraie tendresse d’affleurer. Cette adaptation de Henriette Jelinek, que je n’ai pas lue, m’a semblé une sorte d’équivalent cinématographique des romans de Jean-Louis Curtis tel Un jeune couple: la même platitude stylistique, qui n’exclut pas une certaine verve satirique, au service de la même justesse sociologique et psychologique dans la peinture d’un couple de la petite bourgeoisie française autour de 1970. Jolie découverte.
Sur une île italienne, la passion entre un prêtre et une femme de mauvaise vie.
C’est pour un navet pur jus que Ennio Morricone a composé deux de ses plus fameux thèmes.
Après une amnistie due au couronnement de Hiro-Hito, des yakuzas sortent de prison avant de s’entre-déchirer.
Des guerres de yakuzas sans intérêt, car reliées à rien de plus grand qu’elles (le singulier contexte historique est tout à fait inexploité), filmées avec un formalisme stérilisant (Gosha se prend un peu pour Resnais) mâtiné de moments d’ultra-violence. Barbant.
L’épouse d’un professeur suédois devient la maîtresse d’un collègue anglais de son mari.
Caricature de film de Bergman où la rigueur formelle du maître a disparu. En résulte une sempiternelle histoire d’adultère féminin où l’expression passe par les mots, bien choisis, plus que par la mise en scène malgré l’attention maintenue aux visages. Le Suédois s’avère inapte à filmer le bonheur amoureux, pourtant essentiel à la dialectique dramatique d’un tel récit. Barbant.
Deux journalistes s’intéressent à une jeune fille qui fut accusée d’avoir tiré sur son oncle.
La fine entomologie marxiste de Alain Tanner est vivifiée par la grâce de Bulle Ogier dont le beau personnage s’avère irréductible aux analyses, pourtant pertinentes, des deux intellectuels. La salamandre est un film libre et varié tout en étant précis et juste.
L’histoire de Louis II, roi fou de Bavière et fou des arts à l’époque de la réunification de l’Allemagne.
Toiles peintes, artifices des éclairages, frontalité de la caméra, insertions d’images simili-documentaires…la mise en scène est un brouet « distanciateur » où seule la musique de Wagner largement utilisée empêche l’ennui total. De ce brouet émerge une vision sottement royaliste de l’Histoire (le roi un peu dingo mais écolo et proche du peuple contre les affidés de la modernité militaire, industrielle et cosmopolite de Bismarck).
De retour au pays, un ingénieur italien qui travaillait en Suède est arrêté et emprisonné sans raison.
Pour critiquer l’arbitraire d’un système judiciaire, faire un récit arbitraire n’est pas la solution adéquate. La mise en scène grotesque, pleine de zooms, en rajoute dans l’exagération et le film est donc tout à fait insignifiant.
A la mort de leur père adoptif, un écrivain et un truand organisent un casse pour restaurer la maison de leur enfance.
Jean Larriaga n’a pas laissé son nom dans l’Histoire du cinéma et c’est logique. Molle et approximative, la mise en scène ne compense pas la faiblesse d’un scénario qui recelait pourtant des thèmes intéressants (notamment le lien entre Résistance et pègre d’après-guerre). L’anarchisme amer de la fin émeut par sa dureté et j’aurais aimé que l’ensemble soit mieux. Mais en l’état, La part des lions n’est pas défendable.
12 sketches où Monica Vitti interprète des Italiennes diverses et variées.
Certains segments, très courts, tiennent plus de la blague Carambar qu’autre chose. Certains sont excellents en cela qu’ils font ressortir, avec une ironie dévastatrice, l’ambiguïté des relations entre les deux sexes. D’autres sont la bête mise en images de clichés machistes (la fille qui appelle ses violeurs) ou antipauvres (la mère de famille nombreuse). Bref, comme la plupart des films à sketches, c’est inégal mais dans l’ensemble, c’est mieux que Le sexe fou. La qualité de la photographie (signée Carlo Di Palma) m’a surpris: elle empêche les scènes dans les terrains vagues de sombrer dans le sordide.
Dans les années 30, une paysanne en conflit avec sa belle-famille embauche un vagabond…
Mou et conventionnel. En terme de réalisation, ce n’est même pas « du solide » tant Granier-Deferre se montre trop souvent bêtement mécanique dans son montage. Ainsi le beau plan-séquence sur la fuite de Delon dans le champ aurait gagné à ne pas être coupé aussi brusquement.
Son mari emprisonné dans les geôles communistes suite à l’insurrection de 1956, une Hongroise fait croire à sa belle-mère alitée que l’homme qu’elles aiment toutes les deux est parti en Amérique.
L’angle d’attaque pour parler de l’insurrection de Budapest est original et pertinent mais la froideur des comédiens en neutralise l’émotion potentielle. De plus, Károly Makk saupoudre sa mise en scène de bizarreries tel que jump-cuts et brefs flashbacks filmés en grand angle dont on peine à déceler la nécessité au-delà de la volonté de briser, très artificiellement, l’aspect « film en chambre ».
Un travailleur italien émigré en Australie trouve une épouse calabraise en mentant dans une annonce matrimoniale…
Un regard aiguisé, source de gags aussi bien que d’amertume, sur une réalité méconnue (la solitude des immigrés italiens en Australie) et une Claudia Cardinale sublime et sublimée (on note que les cheveux mi-longs lui vont à ravir) permettent à cet inédit tardif de Luigi Zampa de rester plaisant en dépit de la paresse certaine de l’écriture (plusieurs péripéties artificielles) et de l’interprétation grimaçante d’un Sordi en roue libre.
Une journaliste qui enquête sur un groupuscule de karatékas d’extrême-gauche se sent suivie…
Rarement l’impuissance fondamentale des cinéastes « formalistes » aura été révélée avec autant d’évidence que dans cette Pacifiste où, incapable d’appréhender et de restituer la réalité dramatique de son matériau, Miklós Jancsó applique ses effets de signature avec le même arbitraire et la même absence d’état d’âme qu’un auditeur réduisant la vérité d’une entreprise à ses formules Excel. Dès le grotesque plan-séquence d’introduction, où les motocyclettes faisant la ronde succèdent purement et simplement aux chevaux de Rouges et blancs, la vanité oiseuse de son pseudo-style consterne.
Un jeune homme a une relation avec un homme plus vieux et plus riche que lui…
Les « amis » (les guillemets font partie du titre) peut être vu comme l’histoire d’un fils de prolo mal-aimé par sa famille trouvant dans sa relation avec un riche imprimeur la fenêtre ouverte sur un monde dont il voudrait faire partie. La nature de cette fenêtre, illusoire ou pas, est tout le sujet du film. Le cinéaste débutant -très influencé par Robert Bresson- est particulièrement doué pour évoquer un milieu social et le sentiment que celui-ci suscite en un minimum de plans choisis avec la plus grande des précisions. Ce sens de la métonymie lui permet également de dépeindre la relation homosexuelle avec un tact extraordinaire qui touche, dans les dernières images, au sublime. Le regard de Gérard Blain sur ses personnages a des qualités de franchise, de droiture et de pudeur extrêmement rares au cinéma. Comme le dit si bien Michel Marmin dans le Spectacle du monde de décembre 1971, Les « amis » réussit le prodige d’être « sans ambiguïté mais riche de nuances ». Cette richesse de nuances, couplée aux légères ritournelles de François de Roubaix, situe Les amis à l’opposé de la rigidité fataliste des travaux ultérieurs du cinéaste et contribue à en faire son film le plus délié et le plus touchant.
Autre texte enthousiaste ici.
Un détective est engagé pour enquêter sur la disparition d’un savant qui fréquentait une call-girl…
L’abstraction du style fait tendre le polar vers une sorte d’onirisme qui permet à l’inpiration plastique de Pakula de s’épanouir mais qui ne rend guère convaincant une histoire et des personnages schématiques.
Des scientifiques analysent un virus d’origine extraterrestre.
De la science-fiction qui se veut austère, sérieuse, documentée mais qui parfois ne peut s’empêcher de, grossièrement et maladroitement, dramatiser les évènements. Parfaitement assommant.