Candy mountain (Robert Frank, 1988)


Un jeune musicien new-yorkais est chargé par une maison de disques de retrouver un mythique fabriquant de guitares exilé au fin fond du Canada. Il croisera toutes sortes de personnages sur sa route.

Réalisé par Robert Frank, grand photographe américain, Candy mountain est une essence de ciné indé US. On retrouve cette caractérisation des personnages qui refuse toute psychologie au profit parfois d’une  « poésie décalé » qui frise le pittoresque à deux francs six sous (le passage avec les Rangers père et fils). On croise une galerie d’icônes à faire pâlir d’envie un Jim Jarmush: Joe Strummer, Tom Waits, Dr John, Bulle Ogier… Toutefois, les auteurs arrivent à faire passer, avec une belle limpidité, quelque chose sur l’éternel appel de l’Ouest, sur le caractère illusoire des mythes américains (voir la légende de la musique qui se vend aux Japonais sans le moindre état d’âme). Des paysages routiers saisis dans toute leur âpreté, des seconds rôles avec une belle présence donnent une certaine authenticité  à ce voyage au coeur de l’Amérique profonde qui aurait pu n’être qu’une branchouillerie sans âme.