Le grand Bill (Along came Jones, Stuart Heisler, 1945)

Un cow-boy confondu avec un bandit tombe amoureux de la femme de ce dernier.

Plaisante comédie westernienne articulée autour du duo, superbe et attachant, formé par Gary Cooper et Loretta Young. Le récit patine un peu au milieu mais le noir et blanc est joli et la mise en scène de Stuart Heisler sait insuffler l’intensité requise dans les moments où il faut privilégier l’aspect « western » à l’aspect comique (notamment l’introduction digne de Walsh). A noter que Gary Cooper chante ici la chanson qui reprise par Lucky Luke: « I’m a poor lonesome cowboy…« .

La peur au ventre (I died a thousand times, Stuart Heisler, 1955)

Note dédiée à Vincent

Pendant la préparation d’un braquage d’un centre touristique, un malfrat s’entiche d’une fille au pied-bot…

Ce remake de La grande évasion accentue la cruauté et l’émotion du superbe récit de W.R Burnett, notamment grâce à l’interprétation pathétique de Shelley Winters et à quelques raccords riches de sens. Il accentue aussi la résonance cosmique du drame avec le CinémaScope-couleurs qui magnifie les montagnes où se déroule l’action. Même si l’interprétation de Jack Palance manque un peu de fluidité et si le rythme de la narration a perdu en densité, c’est donc une belle réussite qui n’a pas grand-chose à envier au classique de Raoul Walsh si ce n’est d’être sortie avant.

Journey into light (Stuart Heisler, 1951)

Après le suicide de son épouse, un pasteur perd la foi, devient clochard et rencontre la fille aveugle d’un autre pasteur.

Malgré un début percutant, Sterling Hayden, piètre comédien aux capacités alors altérées par sa citation à comparaître devant la Commission des activités anti-américaines de McCarthy, ne rend pas crédible cette crise de foi au déroulement attendu.

Collines brûlantes (Suart Heisler, 1956)

*

Un cow-boy poursuivi par une bande de méchants qui a tué son frère est aidé par une métisse dont le père a lui aussi été tué par ces méchants…

Le scénario est simpliste et nul. Enjeux dramatiques, péripéties et rebondissements sont fort peu nombreux et fort conventionnels donc Collines brûlantes, même s’il ne dure guère plus d’une heure et demi, apparaît fort longuet. Une ou deux petites idées (les bas de Natalie Wood qui étouffent le bruit des sabots et, si on veut être indulgent, le duel avec un crochet) sauvent le film de la banalité -et donc de l’absence d’intérêt- totale.

La clé de verre (Stuart Heisler, 1942)

Un caïd s’amourache de la fille de l’adversaire du candidat qu’il supporte.

Et c’est le début d’une histoire compliquée. La sécheresse de la mise en scène n’exclut pas une certaine cruauté. C’est en fait une histoire d’amitié qui est au coeur de l’intrigue emberlificotée. Ce manque de clarté d’une narration par ailleurs trop verbale fait que La clé de verre n’est pas le meilleur film du duo Ladd/Lake.

Dallas, ville-frontière (Stuart Heisler, 1950)

Après la guerre de Sécession, la vengeance d’un officier sudiste dont la famille a été massacrée. Ce n’est que le point de départ d’un western foisonnant. L’intrigue est compliquée, pas assez épurée, elle multiplie les enjeux dramatiques sans se focaliser réellement sur l’un d’entre eux. Gary Cooper, immense, est le principal intérêt du film. Son personnage annonce les héros tourmentés joués par James Stewart dans les westerns d’Anthony Mann.  Comme dans Tulsa sorti l’année précédente, un récit romanesque force les personnages face à l’Histoire en marche à faire des choix moraux. Un bon western de deuxième ordre.

Tulsa (Stuart Heisler, 1949)


Une petite fresque romanesque bien ficelée sur la naissance de l’industrie pétrolifère dans l’Oklahoma, à Tulsa donc. Ça ne dure pas plus d’une heure et demi, c’est mené sans temps mort, le récit est d’une belle richesse, les acteurs -la belle Susan Hayward en tête- sont convaincants et les séquences d’incendie en Technicolor sont impressionnantes. Bon film donc.