The star (Stuart Heisler, 1952)

Une star de cinéma a du mal à gérer son déclin.

Bette Davis est évidemment parfaite dans ce rôle qui a beaucoup à voir avec sa propre carrière mais l’histoire d’amour avec le marin joué par Sterling Hayden manque de crédibilité et altère la justesse de l’ensemble.

Tokyo Joe (Stuart Heisler, 1949)

Après la guerre, un Américain revient à Tokyo où il vécut jusqu’en 1941 et tente de reconquérir son ex-femme, désormais mariée à un notable.

Le Tokyo d’après-guerre est un écrin original et bien exploité par ce film noir au scénario parfois cousu de fil blanc mais impeccablement interprété (par Bogart en premier lieu) et découpé.

La mélodie du bonheur (Blue skies, Stuart Heisler, 1946)

Deux amis, un danseur vedette et un tenancier de salles, se disputent l’amour d’une danseuse.

Bonne comédie musicale dont les principaux atouts sont les excellentes chansons d’Irving Berlin, les numéros de Fred Astaire et, aussi, une relative crédibilité dans les scènes un peu dramatiques grâce notamment au poids de l’interprétation de Bing Crosby, qui engendre un beau contraste avec la grâce aérienne de son partenaire. La fin, façon Sérénade à trois, étonne.

Pilote du diable (Chain lightning, Stuart Heisler, 1950)

Après la seconde guerre mondiale, un pilote de chasse devient pilote d’essais.

Après avoir vu L’étoffe des héros, difficile de se passionner pour ce film qui raconte une histoire analogue quoique l’accent soit mis ici sur les relations du pilote avec son patron, l’ingénieur qui est par ailleurs un vieux camarade et, bien sûr, la femme -qui-l’aime-mais-qui-en-avait-marre-de-l’attendre-dans-l’angoisse. C’est ce point de vue « à hauteur d’homme » ainsi que l’interprétation convaincue d’Humphrey Bogart (dans une scène de colère froide, il casse le verre tant il le serre, ce qui n’était pas prévu) qui agrémentent le film, pur produit d’usine par ailleurs impeccablement mis en boîte par Stuart Heisler.

Le grand Bill (Along came Jones, Stuart Heisler, 1945)

Un cow-boy confondu avec un bandit tombe amoureux de la femme de ce dernier.

Plaisante comédie westernienne articulée autour du duo, superbe et attachant, formé par Gary Cooper et Loretta Young. Le récit patine un peu au milieu mais le noir et blanc est joli et la mise en scène de Stuart Heisler sait insuffler l’intensité requise dans les moments où il faut privilégier l’aspect « western » à l’aspect comique (notamment l’introduction digne de Walsh). A noter que Gary Cooper chante ici la chanson qui sera reprise par Lucky Luke: « I’m a poor lonesome cowboy…« 

La peur au ventre (I died a thousand times, Stuart Heisler, 1955)

Note dédiée à Vincent

Pendant la préparation d’un braquage d’un centre touristique, un malfrat s’entiche d’une fille au pied-bot…

Ce remake de La grande évasion accentue la cruauté et l’émotion du superbe récit de W.R Burnett, notamment grâce à l’interprétation pathétique de Shelley Winters et à quelques raccords riches de sens. Il accentue aussi la résonance cosmique du drame avec le CinémaScope-couleurs qui magnifie les montagnes où se déroule l’action. Même si l’interprétation de Jack Palance manque un peu de fluidité et si le rythme de la narration a perdu en densité, c’est donc une belle réussite qui n’a pas grand-chose à envier au classique de Raoul Walsh si ce n’est d’être sortie avant.

Journey into light (Stuart Heisler, 1951)

Après le suicide de son épouse, un pasteur perd la foi, devient clochard et rencontre la fille aveugle d’un autre pasteur.

Malgré un début percutant, Sterling Hayden, piètre comédien aux capacités alors altérées par sa citation à comparaître devant la Commission des activités anti-américaines de McCarthy, ne rend pas crédible cette crise de foi au déroulement attendu.

Collines brûlantes (Suart Heisler, 1956)

*

Un cow-boy poursuivi par une bande de méchants qui a tué son frère est aidé par une métisse dont le père a lui aussi été tué par ces méchants…

Le scénario est simpliste et nul. Enjeux dramatiques, péripéties et rebondissements sont fort peu nombreux et fort conventionnels donc Collines brûlantes, même s’il ne dure guère plus d’une heure et demi, apparaît fort longuet. Une ou deux petites idées (les bas de Natalie Wood qui étouffent le bruit des sabots et, si on veut être indulgent, le duel avec un crochet) sauvent le film de la banalité -et donc de l’absence d’intérêt- totale.

La clé de verre (Stuart Heisler, 1942)

Un caïd s’amourache de la fille de l’adversaire du candidat qu’il supporte.

Et c’est le début d’une histoire compliquée. La sécheresse de la mise en scène n’exclut pas une certaine cruauté. C’est en fait une histoire d’amitié qui est au coeur de l’intrigue emberlificotée. Ce manque de clarté d’une narration par ailleurs trop verbale fait que La clé de verre n’est pas le meilleur film du duo Ladd/Lake.

Dallas, ville-frontière (Stuart Heisler, 1950)

Après la guerre de Sécession, la vengeance d’un officier sudiste dont la famille a été massacrée. Ce n’est que le point de départ d’un western foisonnant. L’intrigue est compliquée, pas assez épurée, elle multiplie les enjeux dramatiques sans se focaliser réellement sur l’un d’entre eux. Gary Cooper, immense, est le principal intérêt du film. Son personnage annonce les héros tourmentés joués par James Stewart dans les westerns d’Anthony Mann.  Comme dans Tulsa sorti l’année précédente, un récit romanesque force les personnages face à l’Histoire en marche à faire des choix moraux. Un bon western de deuxième ordre.

Tulsa (Stuart Heisler, 1949)


Une petite fresque romanesque bien ficelée sur la naissance de l’industrie pétrolifère dans l’Oklahoma, à Tulsa donc. Ça ne dure pas plus d’une heure et demi, c’est mené sans temps mort, le récit est d’une belle richesse, les acteurs -la belle Susan Hayward en tête- sont convaincants et les séquences d’incendie en Technicolor sont impressionnantes. Bon film donc.