Tonischka (Karl Anton, 1930)

Une fille qui s’est prostituée à la ville revient dans sa campagne…

Sans atteindre les sommets de Murnau et Borzage, Tonischka est un beau mélodrame dont le canonique canevas -non exempt de redondances et de facilités- est vivifié par une réalisation qui exploite brillamment, mais sans esthétisme, trente ans d’acquis de l’art muet. Le découpage très directif de Karl Anton -beaucoup de gros plans- lui permet de réduire les intertitres au minimum mais a aussi tendance à évacuer la poésie, l’inattendu, la grâce. Cependant, cette précision lui permet aussi d’insuffler une certaine vérité humaine (voir la séquence étonnamment longue dans la cellule du condamné) malgré des acteurs qui n’ont pas le génie de Charles Farrel et Janet Gaynor (Ita Rina m’avait plus impressionné dans Erotikon). A la fin d’un récit mis en image avec une relative sobriété, le déferlement de visions du dénouement n’en est que plus émouvant. En revanche, la bande sonore, partiellement constituée de standards de la musique symphonique, a tendance à alourdir les séquences; la sublime Marche funèbre de Siegfried lors de l’exécution révèle la naïveté des auteurs s’imaginant peut-être anoblir leur film avec cette greffe de « grand art » qui évidemment ne prend pas.

Un soir de réveillon (Karl Anton, 1933)

Pendant les fêtes de fin d’année, un riche noceur s’entiche d’une jeune fille surveillée par son chauffeur.

Il y a quelques traits amusants, Meg Lemmonier est mignonne mais Karl Anton n’a aucun sens du rythme. D’où que sa comédie est trop longue d’au moins une demi-heure, jusqu’à se déliter dans un final aussi dispendieux que filandreux.