Les jeunes filles de San Frediano (Valerio Zurlini, 1955)

Dans le quartier San Frediano à Florence, un jeune garagiste multiplie les liaisons amoureuses…

Dès ce premier long-métrage -adapté de Vasco Pratolini, le romancier à l’origine de Journal intime– Valerio Zurlini impose un ton, un style: cette comédie de jeunes kékés italiens n’a rien à voir avec une comédie de jeunes kékés italiens. D’abord pour une raison négative: la fadeur du débutant Antonio Cifariello le place aux antipodes des Gassman, Sordi et autres Salvatori qui pouvaient nourrir les films équivalents d’un Dino Risi de leur truculence. Ensuite, le délicat clair-obscur et la science de la composition visuelle qui subliment les visages, la longueur des plans attentifs aux corps juvéniles et de légères inflexions mélancoliques du scénario tirent la comédie vers la chronique douce-amère, pleine d’empathie pour les victimes du dragueur mais non dénuée de tendresse pour cet être immature.