La cité sans voile (Naked city, Jules Dassin, 1948)

Le premier des polars tournés à la sauvette par Jules Dassin dans les rues des grandes villes. Ici, il s’agit de New-York qui tient véritablement le rôle principal du film. L’intrigue est somme toute banale mais l’originalité du film tient à sa volonté documentaire et à sa peinture de la déliquescence urbaine à travers une galerie de petits malfrats dont la faiblesse est profondément humaine. La mise en scène est sèche et la violence surgit brutalement, quand le spectateur ne s’y attend pas. C’est aussi un plaisir de retrouver Barry Fitzgerald, acteur fordien par excellence, dans un rôle plus grave qu’à l’accoutumée. Bref, La cité sans voile n’a pas la grandeur tragique des Forbans de la nuit, le chef d’oeuvre de Dassin dans le même genre, son ambition est plus prosaïque (comme le dit la voix-off qui apporte un contrepoint ironique bienvenu a un ensemble très sérieux, c’est la retranscription d’un fait divers « comme il s’en passe 8 millions chaque jour dans la ville ») mais c’est un bon film noir.