Une jeune femme tue son mari et d’autres hommes. Une journaliste enquête sur le passé de la criminelle et se rend compte des diverses oppressions qu’elle a subies.
Ce qui frappe d’abord, c’est un soin à la mise en scène rare dans le cinéma philippin de cette époque: fiévreux travellings arrières, scènes de danse joliment filmées (quoique trop longues), séquences où l’angoisse naît plus du découpage que de l’horreur de ce qui est montré…La réalisatrice a un langage plus varié et plus maîtrisé que Mike DeLeon ou Ishmael Bernal. La construction en flash-backs enchâssés est audacieuse mais ne perd jamais le spectateur. La mise en rapport du drame de l’héroïne avec, d’une part , certains éléments ambigus de son passé, et, d’autre part, la romance de la journaliste, dialectise, complexifie et affine ce drame. Les actrices, Amy Austria en tête, sont excellentes. Ce qui déçoit, finalement, c’est que l’extrême-brutalité de ce que subit l’héroïne, de la part d’un mari qui s’avère méchant jusqu’à la caricature, sort son drame du cadre social donc altère la peinture ambitionnée d’une société oppressante pour les femmes, peinture qui était jusque là convaincante.