A Phenix en Alabama, un avocat tente de combattre la corruption en essayant de rester dans la légalité.
Qu’est-ce qui fait de ce film noir un des plus réussis sur un sujet somme toute rebattu? Certainement pas l’alibi documentaire car le pré-générique montrant des personnes affectées par l’affaire qui a inspiré le film, qui racontent à chaque fois la même chose, est la fausse bonne idée par excellence. Non, la première qualité qui frappe, c’est la dureté du ton, avec notamment des morts exceptionnelles (enfant, femme, vieillard…) pour un film hollywoodien. La qualification « sans concession », si usée par les mauvais plumitifs, s’applique particulièrement au tableau de la corruption peint dans The Phenix City story. Même la fin est une lueur d’espoir plus qu’un conventionnel happy end.
Ensuite, mettre au centre du récit les atermoiements de deux avocats (un père et son fils) évite à la dramaturgie d’être schématique, permet de montrer des personnages (tous très bien interprétés) en évolution et donne une vraie profondeur au propos politique sous-jacent (humaniste mais lucide quant à l’importance des rapports de force). Enfin, quelques moments humanisent une mise en scène qui brille globalement par sa sécheresse. Par exemple, le père qui saisit l’accusé du meurtre de son fils après sa relaxe par un jury effrayé. C’est montré sans parole, sans focus particulier de la caméra, comme parallèlement au flux narratif. Cela accentue la vérité de la représentation bien plus que l’insert documentaire du début.