En Pennsylvanie en 1876, un policier infiltre une communauté de mineurs irlandais pour démanteler une société secrète qui attaque les patrons.
La longue introduction muette s’achevant par une explosion qui embraye sur le générique paré de la grandiose musique de Henry Mancini donne le ton: celui de l’efficacité spectaculaire. Oblitérant le fait que James McParlan n’était pas policier mais privé à la solde des grandes compagnies minières, Martin Ritt atténue la violence sociale du matériau historique et s’en sert de prétexte à un récit policier et tragique qu’il met en scène avec un grand talent de conteur couplé à une sécheresse de bon aloi. En effet, il parvient à captiver tout en dédaignant les effets grossiers et en ne se déparant jamais d’un réalisme flirtant avec le documentaire: si, comme dit précédemment, le scénario a escamoté certains traits de la lutte de classes, la séquence virtuose qui montre tout le processus de raffinement du charbon est parfaitement éloquente quant au calvaire subi par les mineurs. La maîtrise du Cinémascope par Ritt est telle qu’il impressionne sans donner l’impression de distordre ou trahir ce qu’il filme. Toutefois, plusieurs artifices de narration schématisent le drame un peu trop éhontément et nuisent à la cohérence du récit. The Molly Maguires n’en demeure pas moins un bon film.