Peter et Tillie (Martin Ritt, 1972)

Une femme un peu collet monté se souvient de sa rencontre avec son mari, un publicitaire cynique, puis de la maladie de leur enfant…

Plus qu’un ressort lacrymal, la maladie de l’enfant est une péripétie intégrée à l’histoire du couple et permettant de confronter deux formes d’amour parental: le père privilégie le « hic et nunc » tandis que la mère se lamente face aux étoiles. Cette confrontation quasi-métaphysique est restituée avec une belle simplicité par les auteurs qui se gardent bien de juger l’un ou l’autre des personnages. A l’exception de la grotesque bagarre avec la meilleure amie, Martin Ritt filme les souvenirs de Tillie, qu’ils soient drôles ou dramatiques, avec pudeur et justesse et évite allègrement les pièges d’un sujet des plus casse-gueules grâce à sa précision directe (voir les répercussions du drame sur la vie sexuelle des parents). A commencer par Walter Matthau dans un rôle à contre-emploi, les acteurs excellent. La musique de John Williams est jolie. Bref, Pete’n’Tillie est un beau film.

Hombre (Martin Ritt, 1967)

Un homme élevé par des Indiens prend part à un voyage en diligence…

Hombre est un symptôme typique de la décadence du western dans les années 60. A la grande époque des studios, un récit aussi anémique et manichéen aurait été raconté en moins de 80 minutes. Martin Ritt délaye sa tambouille déjà mille fois servie pendant 110 minutes. Esprit du temps oblige, il la saupoudre de mauvaise conscience et de nihilisme vague. Plusieurs scènes sont encombrées de dialogues pseudo-philosophiques. A force de ne pas être justifié, le laconisme aigri et systématique du héros apparaît purement conventionnel, de même que la conduite toujours plus veule et cupide du docteur. Bref: à part la violente rapidité des deux fusillades, c’est pas terrible du tout.