Plus qu’hier, moins que demain (Laurent Achard, 1999)

Après un an d’absence, une jeune femme, porteuse d’un secret, passe un week-end dans sa famille.

Il est difficile, et vain, de résumer un récit qui fourmille de personnages, d’intrigues et où l’essentiel ne se dévoile que petit à petit, au détour de sympathiques scènes de genre (fête d’entreprise, pique-nique…). Disons que ce récit s’articule, en grande partie mais pas uniquement, autour du passé qui resurgit. Mais cet aspect traumatique, assez commun dans le cinéma d’auteur français, est contrebalancé par des trouées solaires à la Renoir où rivières et forêts sont superbement filmées. Au sein d’un ensemble naturaliste qui ne manque pas de justesse, c’est progressivement, avec un sens de la pudeur mais aussi du réalisme concret (le jeu autour de la bague) purement cinématographiques, qu’affleure la dimension mélodramatique qui culmine dans une confrontation rappelant l’amour maladif chez Jean Grémillon. A commencer par Mireille Roussel et Pascal Cervo, les acteurs sont tous très bons. Ainsi, quoiqu’il s’inscrive clairement dans une filiation cinéphilique française, ce premier long-métrage de Laurent Achard, remarquablement abouti, donne une impression de singularité grâce à la maîtrise de la mise en scène qui sous-tend un regard dénué de diabolisation comme de complaisance; inceste et racisme sont pourtant des thèmes abordés ici, qui auraient pu donner lieu à un film infiniment plus lourd.

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