L’homme perdu (Der Verlorene, Peter Lorre, 1951)

Difficile en regardant cette unique réalisation de Peter Lorre de ne pas songer à M le maudit. Le film plonge dans le passé d’un médecin assassin travaillant dans un camp de réfugiés. La déliquescence morale liée au nazisme est évidente dans la mesure où désormais, le tueur n’est plus traqué mais protégé par le pouvoir. Pour peu qu’il reste docile. Même si l’influence de Lang est évidente, le style de Lorre cinéaste est plus baroque: les contrastes sont très marqués, la musique dramatisante et les gros plans nombreux.
Un poème morbide que l’absence totale -et éprouvante pour le spectateur- d’optimisme rapproche des films que Lang allait tourner trois ou quatre ans après (L’invraisemblable vérité par exemple).