Zorba le Grec (Michael Cacoyannis, 1964) 

Héritier d’une mine en Crète, un jeune intellectuel se lie d’amitié avec le contremaître grec qu’il a embauché, vieux mais plein de vie.

Débarrassée des tartines pseudo-philosophiques qui encombraient le prétendu chef d’oeuvre de Níkos Kazantzákis, son adaptation cinématographique s’avère moins assommante. La mise en scène est académique; ce qui signifie qu’elle est dépourvue de génie ou de surprise mais également qu’elle est suffisamment digne pour ne pas altérer ce qu’elle présente (sauf en ce qui concerne l’utilisation de la musique, parfois très déplacée): moutons, campagne, maisons blanches et femmes en noir sont toujours très cinégéniques, surtout en noir et blanc. Par rapport au livre, Michel Cacoyanis a aussi allégé la truculence de Zorba, ce qui est une bonne chose. Les tableaux de moeurs, particulièrement ceux autour de la cruauté des villageois, sont percutants mais l’ensemble manque d’ossature. Alors que c’était le coeur du roman, la relation entre les deux hommes manque de substance et leur amitié ne se concrétise de manière sensible que lors de la célèbre fin. C’est peut-être dû à l’inconsistance d’Alan Bates, bouffé par Anthony Quinn qui est très bon et moins cabotin qu’on eût pu le craindre.