Pour retourner un diplomate français, un service secret étranger cherche une faille dans sa vie privée.
Sans doute le meilleur film de Michel Deville. Cette fois, l’arbitraire de la forme est justifié par l’originalité profonde de la narration. Aucune coquetterie, à part un ou deux airs de Schubert. On songe à du Resnais du début des années 60 mais sans la prétention et la gratuité. L’idée de raconter la vie du diplomate à travers documents d’archives, photos et témoignages recueillis en caméra subjective par le service secret, engendre un portrait à la Citizen Kane, où la magistrale démultiplication des points de vue et des sortes d’images met finalement le doigt sur la fêlure d’un homme. De l’invention stylistique la plus radicale résulte le tragique le plus sec. Le dossier 51 est un film suffisamment grand pour être aimé des détracteurs de son auteur: un classique.