Suite à une pandémie qui a éradiqué la majeure partie de l’humanité, des membres d’une ZAD ont l’occasion de mettre en pratique leurs utopies.
Plusieurs réparties dignes de Lauzier font mouche mais ça ne se limite pas à la facile satire des milieux gaucho-alternatifs. Les accélérations du récit font tendre la comédie vers le film post-apocalyptique sans que l’équilibre entre les registres ne soit rompu (à l’exception de la scène de danse de la fin, ce poncif du cinéma français auteurisant des années 2010). Eric Judor arrive à faire rire avec une fille qui trouve la tête de son père sur une pique. C’est fort. De même, l’identification à son personnage (il joue le type « normal » plongé chez les zadistes) n’empêche pas le malaise, discret, dans la scène où il tripote l’enfant « sans genre ». Problemos est une comédie française sans complaisance ni démagogie, ce qui est en soi un mérite. C’est original, souvent drôle, parfois visionnaire et les beaux paysages ardéchois sont bien filmés mais l’écriture aurait gagné à être peaufinée pour allonger le souffle des gags et renforcer la structure narrative (traitement incohérent du personnage du clochard, fin en queue de poisson), structure narrative qui a certes le charme de la multiplicité des protagonistes, la plupart savoureusement campés.