Un sans-papier algérien arrive à Paris, s’installe dans un foyer, rencontre une mère célibataire…
Cas très typique de cinéma d’auteur français naturaliste -et morne- des années 90. Le problème est que la principale ambition de ce cinéma, la justesse, n’est même pas atteinte à cause:
1. du flagrant déficit de l’écriture, patent notamment lors de la première articulation décisive du récit. L’ellipse, dans un film par ailleurs beaucoup trop long, apparaît alors comme une facilité.
2. de l’interprétation d’Elodie Bouchez, qui joue insupportablement un personnage insupportable, ce qui est pléonastique. Les autres acteurs (Sami Bouajila, Aure Atika, Bruno Lochet…la distribution est très connotée « cinéma français des années 90 ») sont très bien.
La principale qualité de ce premier film de Kechiche est en fait la galerie de seconds rôles pittoresques, croqués avec tendresse et vitalité (sauf Elodie Bouchez, encore une fois). Les meilleurs moments du film -souvent des scènes de fêtes- ont ainsi une tonalité vaguement renoirienne.