Les cowboys (Mark Rydell, 1972)

Abandonné par ses employés qui se sont rués vers l’or, un vieux cow-boy embauche des enfants pour convoyer son troupeau.

Le côté limite de ce cow-boy qui fait travailler des gosses pour une rude mission n’est que subrepticement questionné par l’évocation de ses deux fils morts. Mark Rydell a beau être le seul réalisateur du nouvel Hollywood avec qui John Wayne ait travaillé, Les cow-boys n’est qu’une énième illustration de la légende de la star et de sa vision du monde réactionnaire. Pleine de zooms foireux, l’illustration est de plus particulièrement molle et mal ficelée telle qu’en témoigne la piètre caractérisation d’un méchant extraordinairement caricatural. C’est dommage, les jolies scènes du début entre les vieux époux pouvaient faire croire à un beau western intimiste et crépusculaire.

The Rose (Mark Rydell, 1979)

Le tragique destin d’une chanteuse de rock qui voudrait raccrocher.

Plutôt que de retracer d’une façon attendue la carrière « ascension et chute » de cette star inspirée par Janis Joplin, les auteurs ont eu l’intelligence de concentrer leur récit sur une courte durée. Raconter Rose à travers sa dernière histoire d’amour leur permet de broder de multiples variations autour de la dialectique qui définit leur personnage: sex, drugs & rock&roll VS tentation de la fuite romantique avec un jeune homme apparemment « pur » rencontré dans des circonstances échevelées. A la manière de beaucoup de stars -j’ai bizarrement pensé à Gérard Depardieu-, Rose vit dans une sorte d’éternel présent qui contrecarre inlassablement ses velléités affectives à long terme. Cette opposition se traduit aussi bien par de longues scènes de comédie pleines de répliques bien senties où l’énergie tourbillonnante de Bette Midler se déploie joyeusement que par de brusques surgissements d’une tristesse enfouie. L’actrice se révèle un sensationnel petit bout de femme qui combine la capacité d’abattage d’une Katharine Hepburn et la verdeur d’une Mae West. Autour d’elle, les seconds rôles sont bons, surtout Alan Bates dont le personnage de manager n’est jamais caricaturé. Enfin, les concerts, filmés fastueusement, subliment les contradictions de la chanteuse. Bref, The Rose est un film attachant, clairement un des meilleurs sur le rock&roll, qui gagne à être vue dans une salle comble; comme les concerts du personnage.