Le soleil (Alexandre Sokourov, 2005)

Chronique de la vie de l’Empereur Hiro-Hito au moment de la capitulation du Japon.

Nullité à tous les étages. Ce qui caractérise d’abord Le soleil, ce sont ces images numériques vert caca d’oie qui ravalent le Japon en guerre à une cinématique de jeu vidéo. Ce sont ensuite ces cadres perpétuellement immobiles et une complaisance très « art et essai post-Antonioni » dans la lenteur. Cette esthétique pesante et affectée étouffe toute vie, tout mouvement, toute émotion, bref tout ce qui fait habituellement l’intérêt du cinéma. Ce non-style suffit à faire du film un navet mais vu la gravité du sujet touchons deux mots sur la vision qu’en a l’auteur. Cette vision est pour le moins limitée. C’est la présentation de l’empereur comme un enfant attardé irresponsable. Les questions morales, politiques liées à la fin de la seconde guerre mondiale sont purement et simplement évacuées au profit d’une solennité complètement creuse de la représentation. Pour la profondeur de la réflexion historique, c’est comme pour la mise en scène: on repassera.