Absences répétées (Guy Gilles, 1972)

L’enfermement mental progressif et inéluctable d’un toxicomane.

Un film qui a les qualités de ses défauts. Tourné par son réalisateur pendant une sévère dépression, Absences répétées est complaisant et plein de sensiblerie. Cela, Guy Gilles s’en fout et, quelque part, il a bien raison: c’est sa caution d’intégrité morale, c’est pourquoi il expose l’enfer de la toxicomanie sans prêt-à-penser sociologique mais comme reflet d’une mélancolie absolue.

Plus qu’un récit (forcément) déterministe et superficiel, c’est une poésie morbide et désespérée reposant sur un montage fait de courts plans-séquences qui contraste judicieusement avec le lymphatisme du personnage, des allers-retours entre présent en noir et blanc et souvenirs en couleurs et une très belle chanson de Jeanne Moreau qui élargit la portée de son oeuvre bien au-delà des personnes concernés par le sujet de société qu’est « la drogue », de tendre, via son nombril, vers l’universel.

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