A l’angle du monde (The edge of the world, Michael Powell, 1937)

La chronique des habitants d’une île écossaise isolée. Certains jeunes veulent partir pour trouver des opportunités plus , d’autre refusent d’abandonner la terre de leurs ancêtres.

Réalisé après une multitude de « quota-quickies », films de série tournés à la chaîne, A l’angle du monde est le premier projet personnel de Michael Powell. Déja, on y retrouve ce style documentaire nimbé de féérie qui sera la marque de ses plus beaux films. En effet, A l’angle du monde est d’abord un film sur les habitants des îles Shetland, sur leurs moeurs, leurs coutumes, leur pays. Mais plutôt que de se limiter à une description sociologique, le cinéaste,  en véritable esthète, célèbre la beauté de ce et ceux qu’il filme. Ce ne sont pas les passages sublimes qui manquent dans ce métrage d’une heure et quart. L’âpreté des falaises attaquées par la houle, les landes brumeuses, les femmes en noir qui se tiennent au large pendant que leurs maris s’en vont en mer, autant de motifs qui, en plus de montrer la profonde dignité des habitants de l’île, chantent la beauté tellurique et païenne d’un monde archaïque. Certes, l’équilibre dramatique entre fiction romanesque et contemplation n’a pas encore atteint la perfection de Je sais où je vais mais A l’angle du monde est bel et bien une splendeur, la première réalisée par Michael Powell.

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