Monsieur Coccinelle (Bernard-Deschamps, 1938)

Monsieur Coccinelle est un petit fonctionnaire qui vit avec sa femme dans une petite maison. Quoique son épouse soit parfois agaçante, sa vie se déroule paisiblement jusqu’au jour où sa tante, restée dans le souvenir d’un grand amour avec un prestidigitateur, meurt…

Monsieur Coccinelle
est une oeuvre tout à fait extraordinaire. La fantaisie que laisse augurer le titre est bien présente tout le long de cette sorte de conte de fées pour adulte. La mise en images de Bernard-Deschamps est d’une folle inventivité. De multiples trouvailles de découpage et de son donnent au travail du cinéaste des allures de dessin animé. Cette poésie est au service d’une peinture tendre et cocasse de la condition petite-bourgeoise. Ainsi, le foisonnement visuel et narratif ne le cède jamais à la justesse du propos. C’est là toute la différence avec le travail d’un Jean-Pierre Jeunet dont les images ne renvoient à rien d’autre qu’à elles-mêmes. Voir par exemple ce bref plan-séquence digne de Fluide glacial synthétisant l’inefficacité des administrations. Tantôt drôle, tantôt mélancolique, finalement lumineux, Monsieur Coccinelle est un film vivant et libre. L’acuité du regard de Bernard-Deschamps sur l’étroitesse d’esprit d’une certaine bourgeoisie est heureusement toujours contrebalancée par sa tendresse envers son magnifique héros interprété par Pierre Larquey pour une fois dans un rôle à la mesure de son talent: le premier.

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