La carrière de Suzanne (Eric Rohmer, 1963)

Deux étudiants décadents se payent la tête d’une jeune employée.

Ce moyen-métrage « de jeunesse» est déjà très marqué par l’empreinte de son auteur -tout de même quadragénaire : on reconnaît bien Eric Rohmer dans ce récit d’inconséquents marivaudages étudiants qui se nimbe peu à peu d’une authentique dimension morale. Par rapport aux contes moraux ultérieurs, le propos (en gros : « tel est pris qui croyait prendre ») est délivré avec moins de naturel et d’évidence: la conclusion de la fable n’a quasiment aucun rapport avec le ressort dramatique du dernier acte, d’où l’impression que cette conclusion apparaît quelque peu « plaquée » sur le film. Ce manque de sûreté se retrouve aussi dans un découpage moins épuré et plus fouillis qu’il ne le sera à l’avenir chez Rohmer. Bref: La carrière de Suzanne est un film intéressant à réserver toutefois aux cinéphiles déjà acquis à la cause du maître de Tulle.

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