Un ouvrier stakhanoviste s’engage dans les luttes sociales le jour où son doigt est coupé au travail. Un film bien ancré dans son époque donc. A moins que le spectateur ne soit passionné par la lutte des classes, La classe ouvrière va au Paradis est un film étouffant. En dépit de l’implication de Gian Maria Volonte, acteur truculent s’il en est, l’oeuvre est très théorique. Son principal intérêt non politique réside dans les séquences de travail à l’usine, séquences qui apparaissent surtout au début. La mise en scène abstraite alliée à la musique bruitiste de Morricone les auréole d’un tragique absurde semblable à celui que l’on retrouvait dans Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon, le précédent -et bien meilleur- film d’Elio Petri.