Paramatta, bagne de femmes (Detlef Sierck, 1937)

Par amour pour son amant de la haute-société victorienne, une chanteuse de cabaret falsifie un chèque. Elle est envoyée au bagne en Australie…

Qu’est ce qui distingue Paramatta de La habanera, deux mélodrames tournés par le même réalisateur la même année avec la même vedette? Assurément plusieurs aspects essentiels puisque Paramatta est un film aussi réussi que La habanera était ennuyeux. D’abord, il y a la question essentielle de l’unité dramatique. Dans La habanera, les auteurs s’apesantissaient sur les ignominies du tyran portoricain, ce qui alourdissait la connotation raciste tout en parasitant inutilement le récit féminin. Au contraire, dans Paramatta, les péripéties romanesques s’enchaînent sans que l’on ne s’éloigne jamais très longtemps du point de vue de l’héroïne.

Ce qui contribue à faire du film un superbe portrait de femme amoureuse victime d’une société injuste. Or quelle matière plus cinégénique que celle-ci pour un maître du mélodrame ? Paramatta est une sorte d’essence du genre. Sublimant une Zarah Leander aussi belle et digne que Greta Garbo, le metteur en scène enchaîne les beaux moments avec une élégance jamais démentie, aussi inspiré dans l’intime que dans le collectif. Un seul exemple suffit à comprendre en quoi le style de Paramatta est supérieur à celui de La habanera: l’utilisation de la musique. Les chants récurrents insufflent un supplément d’émotion significatif. Le choeur des prisonnières en particulier transcende de la plus belle des manières les séquences de bagne.

2 commentaires sur “Paramatta, bagne de femmes (Detlef Sierck, 1937)

  1. je l’ignore mais j’en doute pour les plus anciens, ceux de 1935 passés au cinéma de minuit il y a quelques mois dans un cycle justement intitulé « raretés »

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