Vacances (George Cukor, 1938)

Introduit dans la famille richissime de sa fiancée, un jeune homme de la classe moyenne se rend compte en faisant connaissance de la soeur fantasque de sa promise qu’il n’a peut-être pas fait le bon choix…

Vacances s’annonce comme une comédie sur les rapports de classe, le truc convenu avec un gars du peuple qui veut épouser une fille de la haute. Et puis c’est réalisé par Cukor donc le rythme est assez plat et c’est pour le moins pauvre en gags. Bref, au début, ça a l’air franchement moyen. Quand soudain, le personnage de la soeur arrive…C’est alors que le drame se noue subtilement. La caractérisation des personnages s’affine, une certaine vérité psychologique affleure. Et le film, via des scènes inattendues, commence alors à dispenser un troublant sentiment de nostalgie. Et puis, sans crier gare, Cukor nous gratifie d’une des évocations parmi les plus percutantes qui soient de la naissance du sentiment amoureux.

Grâce à ses qualités de metteur en scène de théâtre (maîtrise du timing dramatique, sens de la condensation narrative), grâce à son élégance innée mais aussi grâce à quelques gros plans savamment distillés sur une superbe Katharine Hepburn qui est une des stars les moins aimables qui soient mais dont force est de constater qu’elle nous éblouit à chacune de ses interprétations, le cinéaste arrive à créer une profonde émotion sans se départir d’une apparente légèreté de bon aloi. Cette qualité est caractéristique d’une certaine catégorie de films de l’âge d’or hollywoodien qui comptent parmi les plus beaux.

2 commentaires sur “Vacances (George Cukor, 1938)

  1. Bonjour,
    vous dites dans votre résumé du film, que le jeune homme se rend compte peu à peu qu’il n’a pas fait le bon choix. Il me semble que c’est plutôt le personnage de la soeur, joué par Katharine Hepburn, qui s’en rend compte pour lui… En effet, je trouve qu’une des grandes réussites de ce film est justement le déplacement du point de vue: on commence avec Grant, mais c’est Hepburn que l’on suit lorsqu’elle se découvre amoureuse. c’est elle qui, en quelque sorte, supervise la prise de conscience de Grant que son choix de vie n’est pas le bon. Et vous avez raison, c’est très émouvant.

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