Simple men (Hal Hartley, 1992)

Deux frères partent chercher leur père, terroriste gauchiste en cavale.

Un film mou, creux et informe dont, ayant eu la chance de ne pas grandir dans les années 80, je ne saurais expliquer l’intérêt. Mon confrère Ed doit être plus à même d’en parler que moi.

8 commentaires sur “Simple men (Hal Hartley, 1992)

  1. Des trois films d’Hartley que j’ai vus – les deux autres étant Trust Me et Henry Fool – celui-ci est le meilleur. Enfin, entendez par là le moins mauvais. Je crois que c’est surtout Robert John Burke qui sauve ce film du désastre; cet acteur a un charisme difficile à expliquer. Si le qualificatif « cinégénique » signifie quelque chose, il lui sied à la perfection. N’ayant tout comme vous pas grandi à l’époque où Hartley avait la cote (je commençais à peine à sucer mon pouce en ces temps-là), j’ai du mal à me retrouver dans ce cinéma indé/arty un peu vain, morose et décalé pour le plaisir d’être décalé. L’expérience la plus pénible fut le visionnage d’Henry Fool, grosse masturbation auteurisante de deux heures et demie dépourvue de la moindre matière et de la moindre émotion.

  2. tout à fait d’accord avec vous jusque sur Robert John Burke dont la gueule me fait penser à celle de Don Drapper dans Mad Men.
    D’après ce Simple men, je trouve le cinéma de Hal Hartley encore plus nul que celui de Jim Jarmush. C’est dire.

  3. Marrant, moi elle me fait terriblement penser à celle de l’acteur/jockey Gary Stevens qui joue dans la série « mafio-hippique » Luck. Mêmes traits burinés, même regard perçant qui imprègne la pellicule.
    Sinon j’ai la même allergie que vous au cinéma de Jarmush, réalisateur qui partage avec Hartley une complaisance visqueuse dans les atmosphères neurasthéniques, les plans fixes interminables et les acteurs qui récitent leur texte comme des robots sous prozac, le tout servi par une pauvreté visuelle et une vacuité dramatique désespérantes. Il y a sans doute tout un tas de subtilités qui m’échappent dans ce cinéma-là puisqu’on en parle autant – et surtout avec autant d’admiration – mais je ne me sens ni l’envie ni la patience d’y voir plus loin pour le moment.

  4. c’est un cinéma qui flatte la pseudo-singularité, en réalité profondément conformiste, des branchouilles (nouvelle vague, rock indé et compagnie). D’où son crédit auprès d’une certaine presse « jeune et urbaine ».
    C’est donc essentiellement un cinéma de la connivence. C’est tout ce que je déteste.

  5. Et bien oui, voilà, je donne tout le cinéma classique hollywoodien, Hawks ou Ford compris pour cet instant-là. Instant miraculeux pour moi qui cristallisa tout d’un coup tout ce que j’aimais alors (et que j’aime encore) (et on peut certes, dans le domaine artistique, « retourner » toutes les « singularités » pour les dire « conformistes », enfin bon, Sonic Youth, par exemple, faut pas pousser non plus, hein, ou alors vraiment rien, dans ce monde, ne peut être qualifié de « singulier » ou d’ « indépendant »). Instant miraculeux qui, je le sais, ne se reproduira plus jamais pour moi, pour de multiples raisons, dans une salle de cinéma.

    Donc oui, les quatre premiers films d’Hartley, découverts au moment de leurs sorties, me sont infiniment chers : « The Unbelievable truth », « Trust », « Surviving desire », « Simple men » (ensuite, « Amateur » tourne un peu à vide, Flirt » le fait totalement, et après, je ne sais pas…).

    Edouard, un cinéphile aimant plutôt bien la Nouvelle Vague et n’écoutant que du rock indé, malgré le fait qu’il ne soit plus jeune et pratiquement plus urbain.

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