L’entraîneuse (Albert Valentin, 1938)

Lors de vacances sur la côte d’Azur, une entraîneuse se lie avec les enfants d’un homme d’affaires.

Albert Valentin et Charles Spaak ont désamorcé les éventuels paroxysmes mélodramatiques d’une intrigue somme toute conventionnelle pour mettre en relief ses aspects psychologiques et sociaux. Voir par exemple comment l’impact dramatique de la révélation centrale est différé, dilué, comment se greffent sur cette révélation des rebondissements logiques jusqu’à ce qu’elle se fonde complètement dans un récit plus important qu’elle. Le spectateur a alors oublié le caractère ahurissant de la coïncidence. La sobriété toute classique (et non pas académique comme en témoigne la souplesse du découpage) de la mise en scène et l’interprétation génialement sympathique de Tramel dans le rôle du salaud de service empêchent également le règne du pathos. Au final, L’entraîneuse apparaît comme un beau drame de la résignation peu à peu envahi par un climat de mélancolie dans lequel le visage de Michèle Morgan fait office de soleil d’hiver. Bon film.

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