A Lille, un jeune apprenti qui ne trouve pas de stage rencontre un prêcheur islamiste…
En dépit de sa quasi-absence de spectaculaire visuel, La désintégration est un film très prenant grâce à la concision imprimée par un montage au cordeau qui renforce l’inéluctabilité de la trajectoire décrite. Cette tension perpétuelle et unidirectionnelle est une qualité dramatique mais c’est aussi la limite du film: la mise en relation entre le racisme et l’islamisme est exprimée de façon très didactique (lourdeur du montage parallèle), voire littérale, et élude mystères et nuances en apportant une explication complètement déterministe à la radicalisation de son jeune anti-héros. Certaines ellipses -telle celle qui supprime la discussion avec le grand frère après le premier esclandre familial- apparaissent même comme des esquives pures et simples. La sécheresse directe de l’oeuvre, servie par des acteurs très justes, n’en demeure pas moins émouvante.