Contes de juillet (Guillaume Brac, 2018)

Concaténation de deux courts-métrages où des jeunes gens se draguent.

Dénué de la sophistication littéraire du maître de Tulle, ces succédanés rohmériens confinent à la banalité mais n’y sombrent pas tout à fait grâce, non à la fantaisie volontariste (le pompier syrien qui se prend pour Pina Baush) mais à la rigueur de Guillaume Brac qui fait tendre le quotidien vers l’abstraction. Cette rigueur se manifeste à la fois dans le récit, joliment classique, et dans la mise en scène où pas un plan n’est superflu. Dans la séquence du repas, le découpage qui privilégie les plans individuels va jusqu’à assécher une ambiance qui, avec l’insertion d’un ou deux plans d’ensemble supplémentaires, aurait pu s’avérer naturellement chaleureuse.

Le deuxième segment, où la cité U est le terrain de rudes confrontations entre les différentes mœurs en Europe, est de loin le plus intéressant des deux mais tout ça demeure très « petit ». Il est assez regrettable de voir un des meilleurs metteurs en scène français (peu de ses collègues savent rendre présent un décor comme lui) se cantonner à des travaux aussi étriqués, dans leur budget comme dans leur inspiration. L’humble, le mineur, l’infinitésimal, ça va bien un moment. Son documentaire L’île au trésor sorti le mois dernier -qui fait écho au premier des deux courts-métrages- déployait une richesse humaine et esthétique autrement plus roborative.

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