That’s life! (Blake Edwards, 1986)

Une chanteuse mariée à un architecte californien apprend qu’elle a un cancer de la gorge. Tout en continuant à soutenir sa famille et notamment son époux en pleine crise de la soixantaine, elle attend les résultats de l’examen qui lui dira si la tumeur est bénigne ou maligne.

Film tourné dans sa propre maison d’une façon totalement indépendante par Blake Edwards, That’s life! est sans doute un des films les plus personnels de son auteur. Il n’y a pas besoin de surinterpréter pour deviner que celui que Claudia Cardinale décrit dans ses mémoires comme « un vrai fou » a mis beaucoup de lui-même dans ce personnage d’architecte vieillissant et immature. Personnage joué par Jack Lemmon, son partenaire de toujours qui forme ici un grand duo avec Julie Andrews, l’épouse à la ville de Blake Edwards. Cet aspect très intime n’empêche pas That’s life! d’être rigoureusement réalisé.

C’est d’abord un sommet de narration avec une unité de temps, une quasi-unité de lieu mais aussi une variété des registres gérée avec une maîtrise de tous les instants. Le film est une perpétuelle alternance entre le comique et le sentimental sans jamais qu’il n’y ait à proprement parler rupture de ton. Au contraire, la continuité est parfaitement gérée par le metteur en scène qui donne l’impression de faire un film de famille. Des gags presque scabreux viennent parfois modifier le cours d’une scène où un personnages s’épanche sans que la transition n’apparaisse aux yeux du spectateur. Plus que sa tendance au burlesque anarchisant qui explose dans des films qui peuvent en devenir ennuyeux (La party), ce merveilleux alliage entre humour et sentimentalité, entre tendresse et causticité, entre rire et larmes est à mon sens  ce qui, depuis Diamants sur canapé, rend le cinéaste aussi attachant. En cela, Blake Edwards est un digne hériter de Billy Wilder.

Sans la gâcher, un mot sur la fin du film:  le fait que le cinéaste n’applique pas son principe de mise en scène jusqu’au bout de la séquence (principe que l’on peut ici résumer en un mot: « tact ») montre qu’il privilégie désormais le réalisme des comportements aux envolées émotionnelles savamment distillées. Cela n’empêche nullement l’élégance du style. Les superbes cadrages nous rappellent qu’Edwards est -aussi- un maître de la composition en Cinémascope tandis que Life in a Looking Glass, chanson composée par l’éternel compagnon de route Mancini et interprétée par Tony Bennett crooner de l’âge de Jack Lemmon et Blake Edwards, achève parfaitement cette méditation sur la vieillesse.

8 commentaires sur “That’s life! (Blake Edwards, 1986)

  1. This film is like THE perfect companion piece to Newman’s Shadow Box. Tonally they are completely different films, even though they treat similarly (unit of space, action and time) the same subject. Both have this « variety of registers » that you mention about the Edwards’, and both are really truly wonderful films too.

  2. Well, I have it in VHS. Other than that, it’s not on e-mule or any torrent I know of.

    But if you’re able to find it in any form, it’s a keeper. Skorecki, Miguel Marias and a guy from IMDb consider it the greatest film of the last 30 years.

  3. I’m downloading it right now from e-mule (seven archives – an eternity). It used to be shown regularly in brazilian television, in the afternoons usually. I’ve only seen it like this, on TV, and dubbed. Time to watch it again.

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