Dien Bien Phu (Pierre Schoendoerffer, 1992)

Reconstitution de la chute de Dien Bien Phu.

Ha, si ce film avait été à la hauteur du déchirant concerto que Georges Delerue composa pour l’accompagner, quel sublime chef d’oeuvre il aurait été! Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le parti-pris de représenter la bataille avec une multitude de personnages et une multitude de lieux était ambitieux mais force est de constater qu’il n’est pas tenu. Les transitions du montage paraissent arbitraires plutôt que soumises aux règles dramatiques d’une narration qui unifierait l’ensemble. La voix-off dont les interventions sont judicieuses aurait peut-être pu se faire plus présente, cela aurait accentué le lyrisme d’un récit qui ne décolle jamais vraiment.

Peut-être aussi aurait-il fallu davantage développer les personnages. En effet, ceux-ci ne sont guère intéressants car ils n’ont pas d’existence individuelle. Ils n’évoluent pas. Ils sont des symboles (tel le journaliste symbole de l’Amérique) dont les dialogues sont farcis de citations historiques sursignifiantes. Avec de tels rôles, pas étonnant que les acteurs semblent souvent à côté de la plaque. La mise en scène, qui n’est pas nulle mais quelque peu pataude, n’insuffle pas le souffle dramatique manquant. Reste la musique…

Cet échec est d’autant plus désolant à constater que, quoiqu’il s’agissait d’une commande, nul ne saurait douter de l’importance de cette oeuvre au coeur de Pierre Schoendoerffer.

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