Un ciel radieux (Nicolas Boukhrief, 2017)

Après un accident de voiture du à la pression professionnelle, un père de famille se réincarne dans la peau du jeune motard qu’il a percuté.

Nicolas Boukhrief s’est très bien tiré de l’adaptation du manga à dormir debout de Taniguchi. Le montage lui permet de juxtaposer les deux vies et de les assimiler à deux niveaux de conscience sans la lourdeur verbale de la bande dessinée (la voix-off est heureusement très peu présente). La souplesse de son découpage fluidifie le récit alambiqué. Peut-être eût-il pu se passer de faire figurer les deux personnages en même temps dans quelques scènes qui, de ce fait, gardent un parfum d’incongru…

Moins redondant dans sa narration, le cinéaste français se montre plus rentre-dedans -mais aussi plus simpliste- que le dessinateur japonais dans son traitement du conflit entre le salarié décédé et son employeur. Les parcs dans leurs couleurs automnales et les plages du nord de la France fournissent un écrin apaisant à la tragédie fantastique. Toutefois, l’épure des cadres et la fréquente distance de la caméra par rapport aux acteurs n’empêchent pas l’émotion d’affluer progressivement jusqu’à un dernier plan de l’ordre du génie pur. Conjuguant grandeur, élégance et tendresse pour évoquer une puissance spirituelle, Boukhrief se montre alors encore plus fort que Jacques Tourneur dans la séquence de résurrection de Stars in my crown.

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