Dans une cité, différents jeunes gens sont confrontés à la violence paternelle ou à la délinquance.
La beauté visuelle et la fluidité de la mise en scène n’ont d’égale que l’épaisseur démagogique du récit. En dépit de la dureté apparente des péripéties, les bons sentiments noient trop l’écriture pour que la peinture sociale et psychologique puisse être prise au sérieux. Certains dialogues sont consternants de littéralité. Un des torts des auteurs est de tourner le dos à la dialectique et d’oublier alors que les victimes sont rarement des anges, au contraire par exemple de Pialat quand il tournera L’enfance nue. Pourtant, il est facile de se laisser emporter. Outre la virtuosité déjà signalée de la réalisation, la multiplicité variée des personnages relance régulièrement l’intérêt et évite de trop s’appesantir sur des situations qui, en elles-mêmes, ne sortent pas de la convention. L’excellente distribution -en tête de laquelle figurent Serge Grave que l’on avait déjà vu dans Les disparus de Saint-Agil ainsi que le formidable Jean Tissier- donne vie à tout un microcosme attachant et, c’est particulièrement patent avec le sympathique salaud joué par Tissier, nuance le manichéisme du discours.