Verdi (Raffaello Matarazzo, 1953)

L’ascension de Verdi.

C’est sous l’angle du mélodrame (décès de son fils) et de sa relation sentimentale avec la soprano Giuseppina Strepponi que la vie du grand compositeur est ici appréhendée. Venant de Raffaello Matarazzo, on ne s’en étonnera pas mais on pourra légitimement le regretter tant le quasi-escamotage de la dimension politique de l’oeuvre du partisan du Risorgimento (sauf le choeur de Nabucco, quand même) étrique et affadit le récit. Quant à la substance musicale, elle repose tout entière sur de longs extraits d’opéra qui sont beaux en soi mais n’apparaissent pas toujours bien intégrés à la narration.

L’homme aux cent visages (Dino Risi, 1960)

Un acteur raté fait fortune en utilisant ses talents pour escroquer.

Quoique ce grand shakespearien ne soit pas très crédible lorsqu’il fait semblant de mal jouer Hamlet, Vittorio Gassman est l’atout maître de cette comédie qui a des allures de film à sketchs. L’inventivité renouvelée des épisodes (l’ampleur graduelle des escroqueries va de pair avec celle des quiproquos), le réalisme du cadre et le maintien d’une certaine logique dans le comportement des personnages -aussi comiques soient-ils- maintiennent croissant l’intérêt du spectateur même si le récit demeure superficiel. Très plaisant.

Les surprises de l’amour (Luigi Comencini, 1959)

A Rome, deux cousines exaspérées par la conduite de leurs fiancés tentent de se les échanger.

Amusant marivaudage où le tiraillement des personnages entre leurs propres désirs et les stéréotypes auxquels ils tentent de se conformer est plaisamment brocardé. La multiplicité des protagonistes, la sympathie des acteurs, le charme des actrices, la tendresse du ton et une certaine inventivité réaliste de la mise en scène (l’idylle montrée du point de vue des potaches, le jeu entre l’appartement et le café…) compensent bien la paresse du récit.