Eugenio (Luigi Comencini, 1980)

Sa fugue conduit les parents d’un garçon de 10 ans à s’interroger sur leur rapport à leur enfant.

Eugenio est peut-être la variation la plus amère de Comencini autour de son thème fétiche: l’enfant en mal d’amour. Le désespoir est d’autant plus glaçant qu’il est tranquille, à l’opposé de l’apothéose lacrymale de L’incompris. Avec sa finesse coutumière, l’auteur brocarde une société tellement rongée par l’individualisme (sexe, carriérisme, lubies politiques) que les jeunes adultes négligent leur devoir le plus élémentaire: s’occuper de leur progéniture. Le constat désenchanté sur son époque n’implique pas chez lui de discours réactionnaire puisque qu’il montre aussi les tares de la société patriarcale à travers l’attachant personnage du grand-père joué par Bernard Blier. Il le fait avec simplicité et humour. Quoique la narration, faite essentiellement de flash-backs, ne soit pas aussi ramassée et synthétique que celle de ses chefs d’oeuvre de premier ordre, le sens de l’observation de Comencini reste aguerri, son trait reste piquant et, ainsi qu’en témoigne le moment où la mère se cogne à une étagère après que son fils lui ai sauté dessus, il met en scène les effusions de tendresse comme personne.

2 commentaires sur “Eugenio (Luigi Comencini, 1980)

  1. Ah, je crois savoir où vous regardez tout ces Comencini. La Cinémathèque française c’est bien ça ? Je vous envie (eh oui, j’habite en Suisse, personne n’est parfait). Vous avez ma bénédiction pour regarder Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas, vu cette semaine et beaucoup apprécié. Ce n’est sans doute pas à placer parmi les meilleurs crus du maestro mais il s’agit d’une comédie tout à fait sympathique, avec le charme dévastateur de Laura Antonelli et une image raffinée que l’on doit au chef-opérateur Tonino Delli Colli (Risi, Fellini, Leone et on en passe).

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