Bye bye Birdie (George Sidney, 1963)

Un chanteur pour adolescentes partant pour l’armée, la secrétaire d’un songwriter new-yorkais suggère à Ed Sullivan d’organiser une émission de télévision dans une petite ville de l’Ohio où la star embrasserait une lycéenne choisie au hasard.

Ça satirise tous azimuts: un sujet à la Embrasse moi, idiot, mâtiné d’éléments sur la Guerre froide qui rappellent La brune brûlante; le tout traité sous forme de comédie musicale pour ados. Ce n’est pas aussi brillamment écrit que le chef d’oeuvre de Billy Wilder, il y a quelques baisses de rythme notamment parce que les numéros musicaux sont inégaux, mais c’est quand même souvent drôle. Comme dans le chef d’oeuvre de George Sidney, Kiss me Kate, le caractère polyphonique du récit séduit.

Les inventions formelles (plans à la grue, split-screen, stylisation des couleurs…) foisonnent au service du mouvement, les acteurs ne brillant plus par leurs talents dansants comme ils pouvaient briller du temps de l’âge d’or du genre dix ans auparavant. La musique, elle, par contre est brillante: le rock&roll est pastiché avec une verve qui a bien plus qu’inspiré les futurs auteurs de Grease.

Ce pourquoi Bye bye Birdie ne figure pas parmi les chefs d’oeuvre de Sidney -outre les quelques relâchements du rythme- c’est sa complaisance dans le mauvais goût qui dénote une attitude trop purement ricanante vis-à-vis de son sujet; attitude qui l’empêche de s’élever vraiment au-delà des jouissances de la satire, particulièrement dans tout ce qui a trait aux adolescents. Il n’en reste pas moins un film virtuose et très divertissant.