Venise, la lune et toi (Dino Risi, 1958)

A Venise, un gondolier sur le point de se marier ne peut s’empêcher de séduire deux touristes américaines…

Une comédie mineure mais rendue tout à fait plaisante par l’abattage de Sordi qui joue un héros d’une veulerie étonnante, l’utilisation habile des ficelles éprouvées de la comedia dell arte (le baiser dans le noir!) et le charme de Venise mise en valeur par un Eastmancolor à la somptuosité inattendue (la luxuriance de certains plans est digne de Minnelli).

Les années rugissantes (Luigi Zampa, 1961)

Sous Mussolini, dans un village reculé, un vendeur d’assurance romain est pris pour un agent du pouvoir central…

Une satire très drôle et très bien sentie qui, tout en ayant pour cadre l’ère fasciste, s’en prend en fait à l’arrivisme et à la veulerie des notables provinciaux. Le tableau n’est pas noirci, un ancrage réaliste qui passe par une attention aux lieux et aux différentes couches sociales est donné à l’intrigue adaptée de Gogol (seule la théâtrale avant-dernière séquence apparaît artificielle), les personnages ne sont pas tous antipathiques et certains sont même sympathiques. Plutôt que de l’altérer, ce sens de la nuance approfondit et élargit la portée de la diatribe. La surprenante conclusion de la romance et l’émouvante amertume du travelling final montrent que les auteurs de cette savoureuse comédie n’ont pas transigé avec leur pessimisme fondamental.

Les complexés (Dino Risi, Franco Rossi et Luigi Filippo D’Amico, 1965)

Trois sketches:

  • Un employé timide tente de séduire une collègue durant une journée de patronage
  • Un notable devient fou lorsqu’il apprend que sa femme a tourné dénudée dans un péplum
  •  Un homme extrêmement brillant mais doté d’une dentition chevaline postule pour présenter le JT

Le premier sketch s’étiole après un début prometteur, le deuxième est trop long et le troisième, avec un grand Alberto Sordi, est le plus drôle et le plus délirant.