Rain or shine (Frank Capra, 1930)

Dans un cirque financièrement aux abois, l’écuyère est partagée entre le bonimenteur et un jeune homme qui a quitté sa bonne famille pour rejoindre le spectacle.

Rain or shine est un film absolument extraordinaire qui témoigne de cette tranquille liberté emblématique de plusieurs des premiers films parlants américains. Les genres n’ont pas encore imposé leurs carcans. Au gré de la fantaisie de son auteur qui n’est jamais arbitraire, Rain or shine se fait burlesque, fou, absurde, mélancolique, musical. Devant ce film dénué d’effusion sentimentale mais pétri d’humanité, on songe aux trois merveilles que John Ford tourna avec Will Rogers quasiment à la même époque. Comme celles-ci, Rain or shine est impossible à résumer car son intrigue est lâche et ses multiples personnages y introduisent de complexes ramifications. Le moindre figurant enrichit le film de sa vitalité. Ainsi des ouvriers noirs qui chantent du blues pendant le montage du chapiteau.

On aura beau jeu de taxer les acteurs de sous-Marx Brothers. Effectivement, il y a un sosie de Harpo tandis que le baratin de Joe Cook rappelle trop fortement celui de Groucho pour que la ressemblance ne soit fortuite. Il n’empêche. Le jeu de Cook est moins verrouillé, moins rôdé  que celui de son illustre confrère moustachu. Il interagit plus avec le reste du film, film qui ne se résume pas à une succession de numéros. Son personnage existe en dehors de ses vannes. Cet éternel cow-boy solitaire de la piste aux étoiles est à vrai dire un très beau héros, de la même famille que Ethan Edwards ou le juge Priest.

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