Que le diable nous emporte (Jean-Claude Briseau, 2018)

Une femme trouve un téléphone sur lequel se trouve des vidéos d’ébats amoureux et noue une amitié érotique avec sa jeune propriétaire.

Comme La fille de nulle part, Que le diable nous emporte est autoproduit. Le budget semble moins petit que dans le précédent car il y a maintenant deux appartements au lieu d’un pour faire office de décor et deux acteurs et trois actrices participent au film. Cette relative multiplicité des personnages permet à Jean-Claude Brisseau de créer des combinaisons plus variées que dans son film précédent. Un certain ludisme de la narration traduit une vision de l’amour et du sexe plus légère et épanouie, presque radieuse. Malheureusement, l’expression reste très théorique et l’impression qui demeure est celle d’un cinéaste ressassant ses obsessions sans beaucoup d’imagination. Un producteur, en plus de fournir de l’argent, eût permis à l’auteur de devoir face face à des « non » stimulants pour sa créativité. Non à ces dialogues littéraux, non à cette écriture ultra-schématique, non à ce mysticisme fatigué (on est loin de la poésie du sublime Céline même si la musique est la même) et, surtout, non à ces séquences onirico-érotiques au kitsch franchement embarrassant; peut-être qu’en 3D, leur lyrisme est plus convaincant mais malheureusement, Que le diable nous emporte n’est nulle part projeté en 3D. Les scènes saphiques sur fond d’écrans de veille Windows ont remplacé le bricolage inventif des séquences de trouille dans La fille de nulle part. Un perdant: le cinéma.

 

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