La propriétaire d’un immeuble parisien est assassinée. L’enquête de deux inspecteurs de la Sûreté est l’occasion de découvrir ce qui se passe chez chaque locataire, derrière la façade…
Au fil de l’intrigue-cluedo se déroulent donc plusieurs sketches qui brossent en filigrane une peinture cynique de la société de la IIIème Républiques. La verve percutante de Mirande (ses dialogues brillants sont ici parfaitement intégrés au récit), l’abattage de comédiens géniaux (voyez l’étincelante distribution) et une narration virtuose font exister pleinement une multitude de personnages qui apparaissent rarement plus d’une dizaine de minutes à l’écran. Derrière le vernis brillant, une certaine réalité sociale est abordée. Par exemple, les loyers sont dans un premier temps au centre de l’enquête des gendarmes. Ce qui donne lieu à une séquence très touchante qui montre avec simplicité et dignité le dévouement d’une fille pour son père infirme.
Le secret de Derrière la façade, sorte de quintessence du cinéma français des années 30, c’est qu’il en dit beaucoup sur la société de son temps non pas malgré les conventions dramatiques mais grâce aux conventions dramatiques. Les stéréotypes de légionnaire, de demi-mondaine, de maquerelle, de politicien à la vie privée dissolue ne sont pas encore usés parce qu’ils renvoient à la réalité de leur époque. A l’auteur de s’en servir puis de les dépasser pour s’affirmer. Ainsi du beau geste accordé à la fin du film au personnage de gigolo incarné par Jules Berry. Un geste qui cristallise bien la vision de Mirande, celle d’un moraliste cynique, qui tout en dressant le constat désenchanté d’un monde mené par l’argent et le sexe, fait montre d’une vraie tendresse et d’une profonde empathie pour ses personnages. Comme le marbre pour le sculpteur, les conventions sont ici une matière, une formidable matière, nécessaire à l’expression du cinéaste.
[…] que ce Paris-New York est un film raté ? Pour tenter de comprendre, comparons-le à Derrière la façade qui est un chef d’oeuvre réalisé à partir d’une matière similaire. Derrière sa […]
désolé je n’aime pas;Lacombe est meilleur dans les thrillers purs (le dernier des six) ou dans l’onirique (le splendide et méconnu « pays sans étoiles » )
[…] vision désanchantée de la société s’exprime via des personnages magnifiques; c’est Derrière la façade. Ce Café de Paris entre heureusement dans la seconde catégorie bien que sa construction […]
[…] pas encore les infâmes clichés qu’ils sont devenus après 1945. On se rappelle Derrière la façade, Hôtel du […]
[…] (comme dans Paris béguin ou Mauvaise graine) ni d’évocation de la société contemporaine (Derrière la façade ou La crise est finie). Le film fonctionne donc en vase clos et s’apparente à un exercice […]
[…] vision désenchantée de la société s’exprime via des personnages magnifiques; c’est Derrière la façade. Ce Café de Paris entre heureusement dans la seconde catégorie bien que sa construction […]